Elia Group et Ørsted présentent un plan d'action pour connecter les parcs éoliens offshore nationaux en Europe avec des projets offshore hybrides.

Lors de la conférence WindEurope à Bilbao, Elia Group et Ørsted ont présenté un document conjoint visant à aider l'Europe à surmonter les obstacles au développement des projets hybrides, où deux pays ou plus sont reliés par leurs parcs éoliens offshore.
La présentation a eu lieu en présence de Tinne Van der Straeten, ministre belge de l'Énergie, Lars Aagaard, ministre danois du Climat, de l'Énergie et des Services publics, et Ditte Juul Jørgensen, directrice générale de l'énergie à la Commission européenne. Le document propose de nouvelles approches pour le développement offshore, telles qu'une planification régionale au niveau des bassins marins - par exemple la mer du Nord ou la mer Baltique - et la création de banques d'investissement offshore pour les bassins marins européens. Elia Group et Ørsted souhaitent aider l'Europe à exploiter pleinement le potentiel énergétique renouvelable de ses mers et à distribuer plus efficacement l'électricité verte produite entre ses pays.

Les projets offshore hybrides sont un élément crucial de la transition énergétique de l'Europe. Cela a été confirmé par des études de l'ENTSO-E* qui montrent qu'à l'horizon 2050, jusqu'à 80 GW de capacité éolienne offshore pourraient être connectés à deux marchés ou plus. Cependant, un seul projet du genre a été réalisé à ce jour (Kriegers Flak – Combined Grid Solution, qui relie le Danemark à l'Allemagne). Cela est principalement dû au cadre réglementaire actuel, qui a traditionnellement soutenu le développement soit des générateurs, soit des interconnexions, plutôt que de stimuler les actifs qui comprennent les deux - ce qui est le cas des projets hybrides. De plus, les stratégies existantes ont tendance à prioriser les intérêts nationaux individuels, reléguant ainsi les solutions transfrontalières et régionales au second plan.

Étant donné que les solutions strictement nationales ne seront pas suffisantes pour mener la transition énergétique, l'objectif de ce document d'Elia Group et Ørsted est de rompre avec le statu quo. En effet, le potentiel de l'éolien offshore n'est pas réparti uniformément en Europe. Certains pays manquent de sources d'énergie renouvelable - comme la Belgique et l'Allemagne - tandis que d'autres, comme le Danemark, disposent de plus d'énergie renouvelable que nécessaire pour leur propre usage. Les interconnexions hybrides aideront donc l'Europe à exploiter pleinement le potentiel renouvelable de ses mers tout en distribuant plus efficacement l'électricité verte produite entre différents pays.

« La prise de conscience en Europe grandit quant à la difficulté de réaliser les objectifs que nous nous sommes fixés en tant que société. Des solutions créatives comme les nôtres sont nécessaires pour relever les défis uniques de la transition énergétique de manière rentable. Quand il n'y a pas de temps à perdre, il faut réunir tout le monde autour de la table. »

Olivia Breese, CEO d'Ørsted Europe.

Quatre solutions pour stimuler le développement de l'éolien offshore

« Making hybrids happen », le plan d'action d'Elia et Ørsted, propose quatre solutions pour stimuler le développement de l'éolien offshore dans nos mers ; il se concentre particulièrement sur les interconnexions offshore hybrides.

La première solution est une (1) planification régionale au niveau des bassins marins pour choisir les projets ayant le plus grand potentiel en termes de prospérité socio-économique et d'atteinte de zéro émission nette.

Cette planification régionale au niveau de chaque bassin marin doit être soutenue par des (2) banques d'investissement offshore régionales qui allouent de manière plus efficace les flux de financement existants à chaque zone de bassin marin pour maximiser l'impact, avec une participation possible d'investisseurs privés.

Pour garantir une attribution équitable des risques et des avantages financiers des projets hybrides, une (3) révision du cadre pour les interconnexions hybrides est nécessaire, en accordant une attention spécifique à la répartition équitable des risques et des avantages entre les gestionnaires de réseau de transport, les développeurs de parcs éoliens et la société en général. Deux approches alternatives sont proposées dans le plan d'action : tout d'abord, des 2-sided contracts for difference (CfD) basés sur la capacité ; et deuxièmement, une approche « Commercial + » visant à permettre des accords d'achat d'électricité pour les parcs éoliens offshore reliés à deux marchés ou plus.

Enfin, les pays et l'UE doivent (4) encourager le développement de plus de projets hybrides à partir desquels nous pouvons apprendre pour étendre l'utilisation de solutions hybrides à plus grande échelle. Nous devons démarrer des projets tangibles dès que possible, afin d'accélérer les apprentissages - commerciaux, techniques et réglementaires - et de livrer plus de projets, de meilleure qualité et plus rapidement.

« Nous partageons notre vision à un moment crucial. L'agenda climatique devient de plus en plus un agenda d'investissement pour que l'Europe puisse être moins dépendante des combustibles fossiles et préserver son industrie. Nous sommes à l'aube des élections européennes, de nouvelles initiatives législatives mettront en œuvre le Green Deal. Nos propositions visent à encourager de nouvelles façons de penser et des discussions entre toutes les parties prenantes, afin d'aider l'Europe à exploiter pleinement le potentiel renouvelable de ses mers et à distribuer plus efficacement l'électricité verte entre ses pays. »

Catherine Vandenborre, CEO par intérim d'Elia Group